La culture du lin

De la graine à la fibre

Le semis

Les 100 jours du lin : Semée au Printemps, de fin février à fin mars selon les régions, la plante met 100 jours pour atteindre une hauteur de 1m environ sur laquelle se répartissent 80 à 100 feuilles.

La floraison

Juin : La durée de vie d’une fleur n’est que de quelques heures : elle s’épanouit le matin et fane vers midi. Mais toutes les fleurs d’un même champ n’éclosent pas le même jour, d’où des paysages mouvants pendant plusieurs semaines d’une délicate couleur bleutée, comme une mer impressionniste au gré du vent !

L'arrachage

Juillet : On ne fauche pas le lin, on l’arrache !

Un arrachage qui commence lorsque les tiges sont défoliées sur le tiers de leur longueur depuis le sol. Elles sont ensuite déposées au sol en andains (nappe de lin d’une largeur de 1 m), comme placées en une symétrie qui donne aux champs une beauté graphique. Les capsules, contenant les graines qui produiront une huile de qualité prennent alors une couleur brun-jaune

Le rouissage

Août : Première phase naturelle de transformation de la plante en fibre, c’est l’alternance de pluie et de soleil qui permet au lin de rouir. Grâce à l’action des micro-organismes et des bactéries présents sur le sol, le rouissage (de juillet à septembre) élimine la pectose qui soude les fibres textiles à la partie ligneuse de la plante. Pour favoriser un rouissage homogène, les pailles de lin sont retournées à mi-parcours.

De la fibre au fil

Le teillage

Les fibres du lin sont contenues dans l’enveloppe externe de la tige. Pour pouvoir les exploiter, il est nécessaire de les extraire et de les débarrasser du bois présent dans la tige (l’anas), valorisé sous forme de paillettes de bois pour le jardinage, de litières animales, d'aggloméré …).

Première phase de transformation de la plante en fibre, le teillage est un processus mécanique, ses étapes successives sont l’égrenage, l’étirage, le broyage et le battage. Les fibres obtenues se classent en deux catégories : fibre longue (le long brin ou filasse) et fibre courte (les étoupes).

Le peignage

Première des opérations de filature, le peignage est de plus en plus réalisé par les teilleurs. La fibre est parallélisée, calibrée et étirée sous forme de rubans doux et lustrés prêts à être filés.

La filature

La filature comprend différentes opérations qui permettent de transformer les fibres en fil.

Régularisé et étiré, le ruban devient mèche et est ensuite filé en appliquant une torsion.

Les techniques varient selon le type de fil à produire :

- La filature « au mouillé » avec immersion dans une eau chauffée à 60°C.

- Un trempage qui facilite le glissement des fibres et permet de réaliser des fils fins (habillement, linge de maison …).

- La filature « au sec » pour des fils plus rustiques et plus épais (décoration, cordes …).

Le tissage

Savoir-faire, innovation, luxe : les plus beaux tissus de lin sont produits en Europe, et le matériel de tissage a fait l’objet de progrès ininterrompus.

Si le principe reste le même : insérer le fil de rame entre deux nappes formées par les fils de chaîne, les dispositifs de commande et les modes d’insertion de la trame bénéficient aujourd’hui de nombreux perfectionnements, faisant appel aux techniques de pointe. Des tissus qui se déclinent en sergé, chevron, satin.

L'ennoblissement

Ultime étape de traitement des tissus, l’ennoblissement regroupe les traitements destinés à modifier l’aspect des fils ou des tissus de lin et à leur conférer les valeurs recherchées par les consommateurs en termes de confort, d’esthétique, de fonctionnalité. Quatre catégories s’y distinguent : le blanchiment, la teinture, l’impression et les apprêts.

les plus beaux tissus de lin sont produits en Europe.